9
5. Chap. ix, 1-4 : Esdras est informé des mariages des juifs avec les femmes étrangères ; sa douleur.*
Quand ces choses furent achevées, les chefs sapprochèrent de moi, en disant : « Le peuple d’Israël, les prêtres et les lévites ne se sont pas séparés des peuples de ces pays ; ils imitent leurs abominations, celles des Chananéens, des Hittites, des Phérézéens, des Jébuséens, des Ammonites, des Moabites, des Egyptiens et des Amorrhéens. Car ils ont pris de leurs filles pour eux et pour leurs fils, et la race sainte s’est alliée avec les peuples de ces pays ; et la main des chefs et des magistrats a été la première dans cette transgression. »
Lorsque j’appris cette affaire, je déchirai mes vêtements et mon manteau, je m’arrachai les cheveux de la tête et la barbe, et je m’assis consterné. Auprès de moi se réunirent tous ceux qui tremblaient à cause des paroles du Dieu d’Israël, à cause de la transgression des fils de la captivité ; et moi, je restai assis, consterné, jusqu’à l’oblation du soir.
6. Chap. ix, 5-15. Prière d’Esdras. — Au temps de l’oblation du soir (ix, 5) ; Confession des péchés du peuple (ix, 6, 7), malgré lesquels Dieu ne l’a pas abandonné (ix, 8, 9) ; le commandement divin touchant les mariages (ix, 10-12), que l’on ne saurait violer plus longtemps (ix, 13-15).
Puis, au moment de l’oblation du soir, je me levai de mon affliction, avec mes vêtements et mon manteau déchirés, et, tombant à genoux, les mains étendues vers Yahweh, mon Dieu, je dis : « Mon Dieu, je suis trop chargé de honte et de confusion pour lever ma face vers toi, mon Dieu ; car nos iniquités se sont multipliées par-dessus nos têtes, et notre faute est montée jusqu’au ciel. Depuis les jours de nos pères jusqu’à ce jour, nous avons été grandement coupables ; et c’est à cause de nos iniquités que nous avons été livrés, nous, nos rois et nos prêtres, aux mains des rois des pays, à lépée, à la captivité, au pillage et à la honte, comme nous le sommes encore aujourd’hui. Et maintenant, Yahweh, notre Dieu, nous a un moment témoigné sa miséricorde, en nous laissant un reste et en nous accordant un abri dans son lieu saint, afin que notre Dieu éclaire nos yeux et nous rende un peu de vie au milieu de notre servitude. Car nous sommes esclaves ; mais notre Dieu ne nous a pas abandonnés dans notre servitude. Il a dirigé sur nous la bienveillance des rois de Perse, pour nous rendre la vie, afin que nous bâtissions la maison de notre Dieu et que nous relevions ses ruines, et pour nous donner une demeure close en Juda et à Jérusalem. 10  Maintenant, ô notre Dieu, que dirons-nous après cela ? Car nous avons abandonné vos commandements 11  que vous nous aviez prescrits par l’organe de vos serviteurs les prophètes, en disant : Le pays dans lequel vous entrez pour en prendre possession est un pays d’impureté, souillé par les impuretés des peuples de ces contrées, par les abominations dont ils lont rempli d’un bout à lautre avec leurs impuretés. 12  Et maintenant, ne donnez pas vos filles à leurs fils, et ne prenez pas leurs filles pour vos fils, et n’ayez jamais souci de leur prospérité ni de leur bien-être, afin que vous deveniez forts, que vous mangiez les bons produits de ce pays, et que vous le transmettiez pour toujours en héritage à vos enfants... 13  Après tout ce qui nous est arrivé à cause de nos mauvaises actions et de nos grandes fautes, — quoique vous nous ayez épargnés, ô notre Dieu§, plus que ne le méritaient nos iniquités, et que vous nous ayez laissé un reste tel que celui-ci, — 14 pourrions-nous violer de nouveau vos commandements et nous allier avec ces peuples si abominables ? Ne vous irriteriez-vous pas contre nous jusqu’à nous détruire, sans laisser ni reste ni réchappés ? 15  Yahweh, Dieu dIsraël, vous êtes juste, car nous ne sommes aujourd’hui quun reste de réchappés ; nous voici devant vous avec notre faute ; car nous ne pouvons, à cause delle, subsister devant votre face. »
* 9: IX, 1. Avant de pouvoir songer à introduire la réforme générale qui était l’objet de sa mission, Esdras est informé d’un désordre auquel il faut de suite couper court : celui des mariages avec les étrangers. Rien n’était plus contraire à l’avenir politique et religieux des Juifs ; rien n’était plus propre à hâter la dissolution de la petite communauté renaissante. 9:8 Un reste, des réchappes, des survivants. — Un abri, m. à m. un clou, allusion aux pieux qui fixaient la tente dans le campement. 9:11 Peuples de ces contrées. m.-à-m. peuples des pays, expression qui semble consacrée en plusieurs passages du livre d’Esdras pour désigner, soit les païens qui étaient en Chanaan au temps de l’exode, soit les païens et Juifs infidèles que les rapatriés rencontraient à leur retour en Palestine. § 9:13 Quoique vous nous ayez épargnés, ô notre Dieu, plus que ne le méritaient nos iniquités. M. à m. car vous avez maintenu en bas une part de notre iniquité. — Un reste tel que celui-ci, le petit nombre d’Israélites revenus de l’exil. — Dans la Vulg., les vers. 13, 14 offriraient un sens peu différent de l’hébreu, si l’on mettait entre parenthèses les mots quia tu… istarum, avec une simple virgule devant numquid.