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2. S. Pierre et S. Jean arrêtés et traduits devant le Sanhédrin. (iv, 1-7). Belle réponse de S. Pierre (8-12). Les Apôtres remis en liberté (13-22). Prière des fidèles (23-30). Effusion du Saint-Esprit (31).
Pendant que Pierre et Jean parlaient au peuple, survinrent les prêtres, le capitaine du temple et les Sadducéens,* mécontents de ce quils enseignaient le peuple et annonçaient en la personne de Jésus la résurrection des morts. Ils mirent la main sur eux, et ils les jetèrent en prison jusqu’au lendemain ; car il était déjà soir. Cependant beaucoup de ceux qui avaient entendu ce discours crurent, et le nombre des hommes séleva à environ cinq mille.
Le lendemain, leurs chefs, les Anciens et les Scribes, sassemblèrent à Jérusalem, avec Anne, le grand prêtre, Caïphe, Jean, Alexandre, et tous ceux qui étaient de la famille pontificale. Et ayant fait comparaître les Apôtres devant eux, ils leur demandèrent : « Par quelle puissance ou au nom de qui avez-vous fait cela ? » Alors Pierre, rempli du Saint-Esprit, leur dit : « Chefs du peuple et Anciens d’Israël : si lon nous interroge aujourd’hui, sur un bienfait accordé à un infirme, pour savoir comment cet homme a été guéri, 10 sachez-le bien, vous tous, et tout le peuple dIsraël : Cest par le nom de Jésus-Christ de Nazareth, que vous avez crucifié et que Dieu a ressuscité des morts, cest par lui que cet homme se présente devant vous pleinement guéri. 11 Ce Jésus est la pierre rejetée par vous de l’édifice, et qui est devenue la pierre angulaire. 12 Et le salut nest en aucun autre ; car il ny a pas sous le ciel un autre nom qui ait été donné aux hommes, par lequel nous devions être sauvés. »
13 Lorsquils virent lassurance de Pierre et de Jean, sachant que cétaient des hommes du peuple sans instruction, ils furent étonnés ; ils les reconnurent en même temps pour avoir été avec Jésus. 14 Mais, comme ils voyaient debout, près d’eux, lhomme qui avait été guéri, ils navaient rien à répliquer. 15 Les ayant fait sortir du sanhédrin, ils se mirent à délibérer entre eux, 16 disant : « Que ferons-nous à ces hommes ? Quils aient fait un miracle insigne, cest ce qui est manifeste pour tous les habitants de Jérusalem, et nous ne pouvons le nier. 17 Mais afin que la chose ne se répande pas davantage parmi le peuple, défendons-leur avec menaces de parler désormais en ce nom-là à qui que ce soit. » 18 Et les ayant rappelés, ils leur interdirent absolument de parler et denseigner au nom de Jésus. 19 Pierre et Jean leur répondirent : « Jugez sil est juste devant Dieu de vous obéir plutôt quà Dieu. 20 Pour nous, nous ne pouvons pas ne pas dire ce que nous avons vu et entendu. » 21 Alors ils leur firent des menaces et les relâchèrent, ne sachant comment les punir, à cause du peuple, parce que tous glorifiaient Dieu de tout ce qui venait darriver. 22 Car lhomme qui avait été guéri dune manière si merveilleuse était âgé de plus de quarante ans.
23 Mis en liberté, ils se rendirent auprès de leurs frères et leur racontèrent tout ce que les Princes des prêtres et les Anciens leur avaient dit. 24 Ce quayant entendu, les frères élevèrent tous ensemble la voix vers Dieu, en disant : « Maître souverain, cest toi qui as fait le ciel, la terre, la mer et tout ce quils renferment. 25 Cest toi qui as dit [par l’Esprit-Saint], par la bouche de [notre père] David, ton serviteur : « Pourquoi les nations ont-elles frémi, et les peuples ont-ils formé de vains complots ? 26 Les rois de la terre se sont soulevés ; les princes se sont ligués contre le Seigneur et contre son Christ. »— 27 Voici quen vérité, dans cette ville, se sont ligués contre ton saint serviteur, Jésus, consacré par ton onction, Hérode et Ponce-Pilate avec les gentils et les peuples dIsraël,§ 28 pour faire ce que ta main et ton conseil avaient arrêté davance. 29 Et maintenant, Seigneur, considérez leurs menaces, et donnez à vos serviteurs dannoncer ta parole avec une pleine assurance, 30 en étendant ta main pour quil se fasse des guérisons, des miracles et des prodiges, par le nom de ton saint serviteur Jésus. »*
31 Quand ils eurent prié, le lieu ils étaient réunis trembla : ils furent tous remplis du Saint-Esprit, et ils annoncèrent la parole de Dieu avec assurance.
3. Union des premiers fidèles (iv, 32-37).
32 La multitude des fidèles navait quun cœur et quune âme ; nul nappelait sien ce quil possédait, mais tout était commun entre eux. 33 Avec beaucoup de force les apôtres rendaient témoignage de la résurrection du Sauveur Jésus, et une grande grâce était sur eux tous. 34 Car il ny avait parmi eux aucun indigent : tous ceux qui possédaient des terres ou des maisons les vendaient 35 et en apportaient le prix aux pieds des Apôtres ; on le distribuait ensuite à chacun, selon ses besoins.
36 Un lévite originaire de Chypre, Joseph, surnommé par les apôtres Barnabé (ce qui se traduit Fils de consolation), 37 possédait un champ ; il le vendit, en apporta largent et le déposa aux pieds des Apôtres.
* 4:1 IV, 1. Le capitaine du temple : haut fonctionnaire plus spécialement chargé d’assurer l’ordre dans l’enceinte sacrée. Il avait aussi pour fonction de diriger les veilles des lévites (voy. I Par. ix, 11 ; II Par. xxxv, 8). 4:4 4. On entend que les chrétiens, au nombre de trois mille (hommes et femmes) après la première prédication, sont devenus cinq mille (hommes seulement) après la deuxième. En effet S. Luc dit : ἐγενήθη ⸀ὁ ἀριθμὸς, « le nombre devint », s’éleva à cinq mille ; or, au chap. ii, vers. 41, il avait dit : « προσετέθησαν… ψυχαὶ ὡσεὶ τρισχίλιαι » « trois mille personnes s’adjoignirent » aux disciples. 4:25 25. Par l’Esprit-Saint. Ces mots ne se trouvent pas dans un grand nombre de cursifs. Ils sont omis également par S. Chrysostome, Œcumenius, Théoph., etc. — Pourquoi les nations ont-elles frémi ? début du Ps. ii. § 4:27 27. Allusion au mot du Ps. ii, v, 2, qui vient d’être cité « et contre son Christ », en hébreu : « et contre son oint. » — Les Gentils, les soldats étrangers et païens, la cohorte romaine. — Et les peuples d’Israël. Ce pluriel assez étrange provient de l’application littérale que l’on veut faire aux circonstances présentes du texte davidique, et spécialement des paroles « Pourquoi… les peuples ont-ils formé de vains complots ? (v. 25b), » * 4:30 30. Ton saint serviteur, comme au verset 27 : comp. iii, 13. Vulgate, ton saint Fils, Jésus. παῖς signifiant serviteur et enfant, la Vulgate a traduit tantôt enfant, fils (iii, 13 ; iv, 30), tantôt serviteur (iv, 27). 4:36 36-37. Fils de consolation, ou d’exhortation, c’est-à-dire, suivant un hébraïsme très fréquent, celui qui s’entend bien à exhorter, ou à consoler.